Conférence de presse du 17 août 2020 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2020-08-17 09:00

CCTV : Le 14 août, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté le projet de résolution soumis par les États-Unis sur l'extension de l'embargo sur les ventes d'armes à l'Iran. La Chine et la Russie ont voté contre le projet, et 11 membres du Conseil de Sécurité se sont abstenus, dont la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, tandis que les États-Unis et la République dominicaine sont les deux seuls pays à avoir voté pour. Le projet de résolution n'a pas été adopté par le Conseil de Sécurité. Le même jour, le Président russe Poutine a appelé les pays du P5, l'Allemagne et l'Iran à tenir un sommet par liaison vidéo sur la question nucléaire iranienne. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Comme vous venez de le dire, lors du vote au Conseil de Sécurité de l'ONU sur le projet de résolution américain, la plupart des membres étaient contre les actes erronés des États-Unis et estimaient que le JCPOA et la résolution 2231 du Conseil de Sécurité devraient être effectivement préservés et mis en œuvre.

Le résultat du vote montre une fois de plus que l'unilatéralisme est impopulaire, que la pratique de l'intimidation échouera et qu'aucune tentative de placer son propre intérêt au-dessus de l'intérêt de la communauté internationale n'aboutira. Ces dernières années, en poursuivant la logique de l'unilatéralisme et de l'« Amérique d'abord », les États-Unis ont abandonné leurs obligations internationales et se sont retirés d'accords multilatéraux et d'organisations internationales, perdant toute leur crédibilité. La Chine exhorte les États-Unis à abandonner rapidement l'unilatéralisme et à mettre fin aux sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long ». Les États-Unis devraient adopter une attitude raisonnable et pragmatique et revenir sur la bonne voie du respect du JCPOA et des résolutions du Conseil de Sécurité.

La Chine salue la proposition de la Russie de tenir un sommet par liaison vidéo sur la question nucléaire iranienne, et apprécie les efforts de la Russie visant à désamorcer les tensions sur cette question et sa contribution à la sécurité régionale. La Chine soutient fermement le JCPOA et reste déterminée à maintenir la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Nous entendons travailler avec les parties concernées pour maintenir une communication et une coordination étroites et faire progresser le règlement politique de la question nucléaire iranienne.

Reuters : La Chine et les États-Unis étaient censés tenir des négociations commerciales le 15 août. Pouvez-vous confirmer si les négociations commerciales devaient avoir lieu le 15 août ? Quelle est la raison de ne pas les avoir tenues ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne les détails de l'accord commercial sino-américain, je vous conseille de vous renseigner auprès des départements compétents.

China Daily : La Cour suprême de la Colombie-Britannique tiendra une audience sur l'affaire Meng Wanzhou le 17 août au soir, heure locale, pour discuter de la divulgation de preuves et d'informations. Les informations publiées indiquent que les autorités policières canadiennes sont soupçonnées d'infraction aux règles et d'abus de procédure dans la planification et la réalisation de l'arrestation de Meng Wanzhou, y compris de collusion avec le FBI, d'avoir cherché à gagner du temps à l'aéroport de Vancouver et d'avoir fouillé et interrogé Meng Wanzhou illégalement. Les avocats de Meng ont fait appel devant le tribunal canadien pour que les procureurs canadiens divulguent plus de preuves et d'informations. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La position de la Chine sur l'affaire Meng Wanzhou est constante et claire. Comme le révèlent clairement les preuves qui ont été rendues publiques, les États-Unis et le Canada ont abusé de leur traité d'extradition bilatéral et ont arbitrairement pris des mesures contraignantes contre une citoyenne chinoise, ce qui viole gravement les droits et intérêts légitimes de la citoyenne chinoise. Les États-Unis visent à réprimer Huawei et d'autres entreprises chinoises de haute technologie, et le Canada est leur complice. C'est un grave incident politique. Ce n'est pas seulement le point de vue de la Chine, mais aussi une conclusion partagée par le reste de la communauté internationale, y compris des personnalités clairvoyantes des États-Unis et du Canada.

Je tiens à souligner que le gouvernement chinois est fermement déterminé à défendre les droits et intérêts légitimes des citoyens chinois et des entreprises chinoises. Dans le même temps, nous soutenons les entreprises et les personnes concernées dans la sauvegarde de leurs droits et intérêts légitimes par des moyens légaux. Nous exhortons à nouveau la partie canadienne à prendre au sérieux la position solennelle et les préoccupations de la Chine, à libérer immédiatement Mme Meng Wanzhou et à assurer son retour en toute sécurité en Chine dans les meilleurs délais.

China News Service : Le Président américain Trump a signé un décret le 14 août, demandant à ByteDance de céder sa participation dans les activités de TikTok aux États-Unis d'ici 90 jours. Selon Trump, « il existe des preuves solides qui font penser que ByteDance prendrait des mesures qui menacent la sécurité nationale des États-Unis ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine a éclairci à plusieurs reprises les faits, la vérité et la raison sur les questions relatives à TikTok. Ici, je voudrais préciser les deux points suivants.

Premièrement, selon des reportages, dans leurs activités aux États-Unis, les gestionnaires moyens et supérieurs de TikTok, y compris le Directeur général, sont tous américains. Les serveurs de la société se trouvent aux États-Unis, ses centres de données se trouvent aux États-Unis et à Singapour, et ses équipes sont toutes localisées. L'entreprise a embauché 1 500 employés américains et a promis de créer 10 000 emplois. L'entreprise a publié sa politique d'audit et son code source. Nous pouvons dire que TikTok a fait presque tout ce que la partie américaine exigeait. Cependant, TikTok ne parvient toujours pas à échapper à l'ingénieuse expropriation forcée par certains individus américains motivés par une logique de bandits et des gains politiques, bien qu'ayant répondu à presque toutes les demandes des États-Unis. Ces politiciens américains tentent de tuer TikTok avec des histoires inventées de toutes pièces.

Deuxièmement, aux yeux de certains politiciens américains, la « sécurité nationale » est un prétexte passe-partout permettant aux États-Unis de créer des troubles dans d'autres pays et de réprimer comme bon leur semble les entreprises non américaines. Les États-Unis affirment que des entreprises comme TikTok menacent la sécurité nationale américaine, mais même une évaluation de la CIA indique qu'aucune preuve ne montre que la Chine a intercepté des données de TikTok ou utilisé l'application pour faire intrusion dans les téléphones portables des utilisateurs. Un groupe de réflexion américain a également déclaré que l'interdiction d'une application simplement parce qu'elle appartient à une entreprise chinoise n'est jamais due à des raisons de sécurité. Cela prouve entreprise chinoise n'est jamais due à des raisons de sécurité. Cela prouve une fois de plus que la liberté et la sécurité ne sont que des prétextes pour la « politique de la canonnière » à l'ère numérique menée par certains politiciens américains.

Ces pratiques d'intimidation sont un déni flagrant des principes de l'économie de marché et de la concurrence loyale, dont les États-Unis font l'éloge depuis toujours. Ces pratiques violent les règles du commerce international, sapent les intérêts d'autres pays et porteront sûrement préjudice aux propres intérêts des États-Unis. Nous exhortons les États-Unis à corriger immédiatement leurs erreurs et à cesser de noircir la Chine et de réprimer sans raison les entreprises étrangères.

Beijing Youth Daily : Nous avons remarqué que le 14 août, le zoo néerlandais d'Ouwehands a organisé une cérémonie de célébration des 100 jours et du baptême d'un panda géant né en mai. Pouvez-vous donner plus de détails à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le 14 août, le zoo néerlandais d'Ouwehands a organisé la cérémonie de célébration des 100 jours et du baptême du bébé des pandas Wu Wen et Xing Ya séjournant aux Pays-Bas. Chen Ribiao, chargé d'affaires a.i. de l'ambassade de Chine aux Pays-Bas, a assisté à la cérémonie et a dévoilé avec la partie néerlandaise le nom du bébé panda : Fan Xing.

En 2017, les pandas géants Wu Wen et Xing Ya sont arrivés aux Pays-Bas comme symboles de l'amitié bilatérale à la suite du consensus réalisé par le Président Xi Jinping et le Roi Willem-Alexander lors de leur échange de visites. Plusieurs années sont passées et le bébé panda Fan Xing est né. Les Chefs d'État des deux pays et leurs épouses ont échangé des lettres de félicitations, qualifiant Fan Xing d'excellente cristallisation de l'amitié sino-néerlandaise et de symbole de la coopération fructueuse entre les deux pays. Il est à souligner que le bébé panda, né au milieu de la pandémie de COVID-19, apporte espoir et joie aux deux peuples et témoigne également de leur amitié dans la lutte commune contre le virus.

Le panda géant est le trésor national de la Chine et le messager d'amitié et d'échange entre la Chine et l'étranger. Nous espérons que Fan Xing grandira en plein épanouissement en tant que petit ambassadeur adorable d'amitié sino-néerlandaise et de communion d'esprit entre les deux peuples, tout comme ses parents.

Bloomberg : Pouvez-vous nous dire si les journalistes chinois aux États-Unis ont pu obtenir la prolongation de leurs visas après la réduction du séjour pour les visas des journalistes chinois aux États-Unis à 90 jours en mai ?

Zhao Lijian : Le 8 mai 2020, les États-Unis ont limité les visas des journalistes chinois à un séjour maximal de 90 jours, ce qui signifie qu'ils doivent demander une prolongation tous les trois mois. Nous savons maintenant que tous les journalistes chinois ont soumis leur demande d'extension de leurs visas, mais personne n'a obtenu de réponse claire du côté américain.

Je souligne une fois de plus que, depuis un certain temps, les États-Unis, poussés par la mentalité de la guerre froide et les préjugés idéologiques, intensifient constamment la répression politique des médias chinois. De tels agissements ont gravement affecté les activités normales de reportages des médias chinois aux États-Unis, terni leur réputation et perturbé les échanges socioculturels normaux entre les deux pays. D'une part, les États-Unis prétendent défendre la liberté de la presse, mais d'autre part, ils contrecarrent délibérément les activités normales des médias chinois aux États-Unis. Cela perce à jour l'hypocrisie de la soi-disant liberté de la presse prétendue par les États-Unis. Il s'agit d'une pratique non dissimulée du « deux poids deux mesures » et d'intimidation hégémonique.

Comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, la cause et la responsabilité de la situation actuelle incombent entièrement aux États-Unis. Ils doivent corriger leur erreur, mettre fin à la répression politique des médias et des journalistes chinois et garantir la vie et la sécurité des biens des journalistes chinois pour que leur travail normal de reportages ne soit pas affecté. Si les États-Unis décident d'aller plus loin dans la mauvaise voie, la Chine serait obligée de prendre les contre-mesures nécessaires et légitimes pour sauvegarder ses droits et intérêts légitimes.

AFP : Le Premier Ministre indien Modi a promis, dans un discours prononcé ce week-end, que l'Inde édifierait une armée forte, et il a également déclaré que l'intégrité territoriale du pays était suprême. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note du discours du Premier Ministre Modi. En tant que pays voisins émergents comptant chacun plus d'un milliard d'habitants, le développement des relations sino-indiennes profitera non seulement aux deux pays et aux deux peuples, mais profitera non seulement aux deux pays et aux deux peuples, mais apportera également de la stabilité et de l'énergie positive à la paix et à la prospérité de la région et du monde. Le respect et le soutien mutuels entre la Chine et l'Inde sont la bonne voie à suivre et servent les intérêts à long terme des deux pays. La Chine continuera de travailler avec l'Inde pour renforcer la confiance politique mutuelle, gérer correctement les divergences, renforcer la coopération pragmatique et défendre conjointement l'intérêt général des relations bilatérales.

AFP : Premièrement, avez-vous des commentaires au sujet de la finalisation par Taiwan d'un accord d'achat de dizaines d'avions de combat F-16 aux États-Unis ? Deuxièmement, la police nigériane a déclaré que quatre ouvriers chinois avaient été libérés après avoir été enlevés dans une carrière. Avez-vous des détails sur leur prise en otage et les actions de sauvetage ?

Zhao Lijian : Concernant votre première question, la Chine s'oppose toujours fermement aux ventes d'armes à Taiwan par les États-Unis. Les ventes d'armes américaines à Taiwan enfreignent gravement le principe d'une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, en particulier le communiqué du 17 août. Elles portent gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts sécuritaires de la Chine et violent gravement les normes fondamentales des relations internationales. La Chine a déclaré sa position solennelle et a fait une réponse ferme après l'annonce par les États-Unis de la vente de 66 avions de combat F-16V à Taiwan en août 2019.

La question liée à Taiwan concerne la souveraineté, l'intégrité territoriale et met en jeu les intérêts fondamentaux de la Chine. La Chine est fermement résolue à sauvegarder sa souveraineté et sa sécurité. Nous exhortons les États-Unis à respecter scrupuleusement le principe d'une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains et à arrêter les ventes d'armes et les liens militaires avec Taiwan, pour éviter que cela nuise gravement aux relations sino-américaines ainsi qu'à la paix et à la stabilité du détroit de Taiwan.

En ce qui concerne votre deuxième question, le 15 août, heure locale, grâce aux efforts conjoints des parties concernées, quatre Chinois kidnappés au Nigeria ont été sauvés. La Chine continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les droits et intérêts légitimes des citoyens chinois à l'étranger.

Reuters : La fermeture de la pêche en Mer de Chine orientale a expiré dimanche. Selon des médias japonais, les autorités chinoises locales ont demandé aux pêcheurs chinois de ne pas s'approcher des îles Diaoyu, afin d'apaiser les tensions avec le Japon. Pouvez-vous le confirmer ?

Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant d'informations ou reportages à ce sujet. La position de la Chine sur les îles Diaoyu est constante et claire.